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La fragilité du dialogue

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Dans une société compétitive

La Fragilité du dialogue dans une société compétitive, (format PDF).

Ce titre d’une récente conférence du philosophe Jean-François Malherbe est une question que tous les gestionnaires de « Ressources Humaines » devraient se poser.

S’inspirant de la toute première théorie du dialogue, celle de Socrate, Jean-François Malherbe a souligné les pré-requis sans lesquels le dialogue semble improbable.

Malherbe résume en sept points  ces conditions du dialogue que notre société semble fragiliser.

Le dialogue :

  • Est une recherche commune entre deux être authentiques.  Cela élimine toute conversation qui aurait comme bût  de dominer l’autre.
  • Suppose la bienveillance mutuelle.  Il y aurait une sorte de solidarité inhérente à la recherche d’une vérité.
  • Implique que chacun parle à son tour et ne se défile pas.  Notre société et nos organisations privilégient le pouvoir sur l’autorité morale gagnée par l’exemple.  Il en résulte une tendance dans le discours à négliger la cohérence et la sincérité pour chercher d’avantage à dire ce qu’il faut pour plaire ou pour obtenir ce qu’on désire.
  • Consiste à chercher un accord.  Vraisemblablement, on chemine en se mettant d’accord sur nos points précis de désaccord.  Intolérants à la fragilité, la nous sommes collectivement obsédés par la recherche d’une vérité stable et durable, politiquement correcte, nationalisable et exportable.  Survalorisant ainsi le consensus, nous arrivons à des accords prématurés et superficiels qui n’ont pas bénéficié de l’avancement que permet généralement une rencontre plus profonde des positions divergentes.
  • N’est possible qu’entre des experts.  Au sens Socratique, cela signifie : des gens lucides sur la valeur et les limites de leurs propres connaissances.
  • Avance par la réfutation plus que par la confirmation.  La pensée unique inhibe la recherche.  Or pour accepter de voir ses opinions réfutées, fragilisées, l’individu doit avoir suffisamment d’humilité pour ne pas s’identifier totalement à ses opinions.
  • N’est possible qu’entre personnes qui préfèrent subir l’injustice plutôt que de la commettre.  Lorsqu’on se sent insulté, il faut le signaler, mais il est préférable de garder les réponses aux insultes pour une conversation ultérieure. Le dialogue exige le pardon immédiat des propos qui nous auraient offensés.  Sans cette vertu, la contre-attaque romprait le charme et la communication tomberait au niveau animal de la lutte pour la survie des personnalités.

Le dialogue apparait donc comme un chemin fragile.  Pour parcourir ce chemin, l’égo doit  accepter volontairement d’assumer sa propre fragilité.

Paradoxalement, il faut pour cela que l’individu ait une certaine force intérieure, comme une confiance favorisée par sa propre authenticité.   Sans cette force intérieure qui n’exclue pas la fragilité, les hommes manipulent, dominent ou se soumettent; mais jamais ne dialoguent.

Youri Pinard, GCC.