Nos clients et nos collègues du crédit nous demandent régulièrement conseil sur la rémunération des postes en crédit.
En combinant notre expérience des 10 dernières années dans le marché du Québec et quelques sources crédibles, nous pensons pouvoir vous offrir un point de vue global assez réaliste.
Nous avons consulté quelques sources d’informations afin de compléter notre impression générale sur la rémunération des gens de crédit. Notamment, le Sondage national de l’Institut Canadien du Crédit sur les salaires et les avantages sociaux et le Guide Salarial de Robert Half.
Les 2 sources nous ont semblé assez optimistes. L’échantillonnage pan canadien des ces études en est peut-être la cause, salaires et coût de la vie étant supérieurs dans des villes hautement représentées.
Notre expérience nous porte à être légèrement plus conservateurs. Nous souhaitons toutefois mettre en garde les gestionnaires de ressources humaines contre la tentation de vouloir économiser sur les salaires des gens de crédit. Nous avons développé la certitude que c’est une gageure bien risquée…
Voici donc quelques notes sommaires permettant de cartographier la fonction crédit en divers postes typiques, représentant différents niveaux de responsabilité dans la gestion du crédit et des comptes à recevoir.
Commis ou agent de crédit recouvrement junior 35-38K$
Il faut penser au moins 35-38K$ pour un agent de crédit junior, sauf si vous acceptez d’embaucher un collecteur « pitbull ». À ce niveau d’expérience, les individus sont souvent polyvalents et n’ont pas encore affirmé leur carrière en crédit. Souvent, ils peuvent gagner plus cher dans d’autres fonctions, ce qui crée une pression sur les salaires des juniors en crédit. Si vous cherchez un bilingue à Québec, il faut prévoir au moins 37K$ à moins d’offrir de très bon avantages. Il n’est pas conseillé de confier l’ensemble de la gestion du risque de crédit à ce niveau d’expérience. Il s’agit d’un membre d’une équipe.
Agent de Crédit intermédiaire, 40-45K$
De 38K$ à 40K$, il y a un seuil psychologique. Vous aurez pour + ou – 4K$ de différence, une différence dans la qualité des candidats dont il ne vaut pas la peine de se passer et vous vous donnerez accès à du personnel plus stable. Il s’agit généralement de personnel assez autonome pour s’occuper d’un portefeuille de clients et développer de bonnes relations, mais il doit être supervisé par un directeur de crédit compétent.
Agent Sénior et Gérant de crédit : 45K$ à 60K$
Un senior peut être un « gérant de crédit » c’est-à-dire gérer seul un petit département de crédit de A à Z. C’est l’option la plus répandue dans le petites PME. Les plus séniors de cette catégorie finiront par s’ennuyer si on ne leur accorde pas une aide cléricale. Les payer à faire des encaissements serait un gaspillage, mais ils seront d’excellent superviseurs informels de cette fonction car elle leur tient à cœur et influence leur travail. Ce type de personnel peut aussi jouer un rôle clé dans un département de crédit plus vaste. Généralement, ils auront besoin de sentir qu’on leur accorde une certaine autonomie.
Superviseur au crédit : 50K$ à 75K$
Le Superviseur maîtrise l’ensemble de la fonction crédit, comme l’Agent sénior. Il ajoute toutefois les aptitudes humaines et l’expérience nécessaire à la supervision du personnel de crédit.
Directeur de Crédit : 65K$-120K$
C’est un superviseur qui voit à la fois globalement et dans le détail.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas de science exacte en cette matière et que les salaires varient beaucoup. Cette variation s’explique essentiellement par 2 séries de facteurs appartenant d’une part aux employeurs et d’autre part aux professionnels du crédit.
Les employeurs n’accordent pas tous la même importance à la gestion du crédit et des comptes à recevoir. Cela s’explique parfois par des facteurs objectifs reliés au niveau de risque et au rapport coût-bénéfice. Mais bien souvent, il s’agit de motifs plus subjectifs. Les gestionnaires de crédit auront tout intérêt à connaitre les entreprises qui valorisent d’avantage la fonction crédit. C’est généralement le type d’entreprises qui fait affaire avec RH-Crédit.
Quand à eux, les praticiens du crédit ont tout à gagner à développer les éléments de plus value qui leur vaudront un meilleur salaire et plus de reconnaissance par les employeurs. À ce titre, nous ne mentionnerons jamais trop les aptitudes humaines dont nous avons parlé dans d’autres chroniques. Mais il faudrait aussi ajouter : une gestion stratégique de leur parcours professionnel, la formation continue, et savoir reconnaître les entreprises qui offrent une véritable possibilité de développement professionnel et de pratique sérieuse de leur métier dans les règles de l’art. Aider les gens de crédit dans cette recherche fait aussi partie de la mission de RH-Crédit depuis plus de 10 ans.
Youri Pinard, GCC.