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8 raisons de vous méfier d’une contre-offre de votre employeur

Aug 02, 2024

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 Autopsie d’un suicide professionnel.

Au moment de postuler à un nouvel emploi, la plupart des candidats savent ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent plus. Leurs motivations sont claires. C’est au moment d’annoncer leur départ à leur employeur que cela se gâte. Et on assiste parfois, malheureusement, à des suicides professionnels commis avec naïveté et par manque d’expérience.  Connaissez-vous le piège de la contre-offre?

1- Une décision vouée à l’échec

Une recherche rapide sur Google avec les mots clés « contre-offre employeur » vous en donnera un aperçu. Plusieurs études révèlent que près de 75 % des employés qui acceptent une contre-offre de leur employeur, après avoir annoncé leur départ, ont tout de même quitté leur poste dans l’année suivante, soit volontairement, soit en raison d’une « restructuration ».  

2- Ce que votre patron ne vous dira pas sur la confiance brisée

La firme Bright Water expose la grande divergence de point de vue entre employés et patrons au sujet des contre-offres. Selon son étude, 72 % des employés ayant accepté une contre-offre de leur patron pensent que celui-ci a toujours autant confiance en eux; alors que 74 % des patrons sondés disent avoir moins confiance en un employé qui prévoyait quitter l’entreprise, mais qui est resté à la suite de leur contre-offre.

3- Est-ce vraiment une question d’argent?

Ce n’est pas un hasard si les premières questions qu’un recruteur pose à ses candidats concernent les motivations qui les poussent à chercher un nouvel emploi. La réponse commence très souvent par : « J’aime mon travail, mais… » (voir notre article à ce sujet).

La plupart du temps, ces employés sentent qu’ils gaspillent leurs talents ou ils craignent pour la pérennité de leur poste dans une entreprise qui bat de l’aile. Ou encore ils se plaignent de l’un ou plusieurs éléments tels que : micro-management, absence de politique claire, manque de formation, stagnation, surmenage lié au manque de personnel, manque de confiance ou de reconnaissance de la part du patron, ambiance toxique au sein de l’équipe.

Il y a bien quelques candidats sous-payés qui n’arrivent pas à négocier le salaire qu’ils méritent et se voient contraints de se remettre sur le marché de l’emploi… Mais l’argent est rarement au cœur du problème.

4- On ne négocie rien de bon avec le couteau sur la gorge

Si certains candidats cherchent une offre d’emploi pour se donner les moyens de négocier une augmentation chez leur employeur actuel, il s’agit d’une tactique douteuse et maladroite qui les discrédite rapidement à la fois aux yeux du marché et de leur patron. La plupart sont de bonne foi, mais manquent de perspective. En effet, une augmentation salariale négociée avec le couteau sur la gorge ne peut pas être positive. C’est une solution d’urgence superficielle, appliquée à un problème chronique et plus profond.

Il faut tenter de négocier ses conditions d’emploi franchement avant de chercher un autre travail. Lorsqu’on annonce son départ, la décision doit être ferme et irrévocable. Autrement, on impose à l’employeur une situation désagréable, dans laquelle les gains négociés ne seront pas durables.

5- Certains patrons sont prêts à tout

Il faut comprendre la situation selon la perspective de l’employeur qui préfère de loin être en contrôle du moment ou il se départit de certains employés. Il n’y a jamais de bon moment pour un départ inattendu. Cela laisse toujours un vide, une désorganisation dans l’entreprise. Le recrutement et l’entraînement d’un nouvel employé coûtent cher et constituent généralement un casse-tête, surtout lorsque l’employé sortant n’est plus là pour assurer la transition.

Les employeurs les mieux organisés ne font pas de contre-offre lorsqu’un employé annonce son départ. Ils le félicitent et essaient de voir ce qu’ils peuvent améliorer pour l’avenir.

L’employeur pris au dépourvu n’a pas de plan et sa structure ne lui permet pas de faire face aux départs volontaires, qui font pourtant partie de ce que toute entreprise saine devrait prévoir. Plusieurs seront prêts à tout pour trouver une solution à court terme et reprendre contrôle de la situation. Et cela inclut faire une contre-offre.

6- Trop beau pour être vrai?

Soudainement, on vous laisse entendre qu’une promotion et une grosse augmentation allaient bientôt vous être annoncées. Le VP a des plans pour vous, vous êtes belle, vous êtes fine, on va vous donner le bureau en coin avec la vue sur le fleuve et le stationnement près de la porte. On a tendance à tout réduire à la question salariale : « Combien ils t’offrent? ».

Il y a de fortes chances pour que, ce que l’employeur veut en réalité, c’est vous retenir maintenant, pas vous payer selon votre juste valeur ou trouver une entente durable.

Peut-il vraiment en être autrement? Curieusement, tous ces cadeaux restent à confirmer, ou ils s’évaporent lors d’une décision du siège social, quelques jours plus tard, le temps que ayez décliné l’offre du nouvel employeur.

Ou peut-être que tout est vrai et de bonne foi. Mais vous ne serez plus dans le circle of trust, le cercle de confiance. Et tous les motifs de départ que vous évoquiez initialement reviendront vous hanter…

7- Tout changement passe par un moment difficile

On ne peut se le cacher : quitter son poste n’a rien d’un moment agréable. On se sent un peu coupable d’abandonner l’équipe. On sait que notre départ créera un surplus de travail temporaire et une certaine désorganisation. On a peur de la réaction du patron.

Le problème de certains candidats est le manque de confiance en soi. Certains veulent partir parce qu’ils n’ont pas eu le courage de « parler des vraies affaires ». Certaines personnes partent parce qu’elles ne se sentent pas reconnues. Une offre d’emploi est un boost pour l’égo et si on ajoute une belle contre-offre, l’égo est comblé.

Commencer dans un nouvel emploi implique toujours la peur de l’inconnu. Certains candidats reculent devant cette épreuve lorsque leur besoin initial de reconnaissance est comblé. « Mon boss m’a enfin prouvé son amour. Pourquoi irais-je risquer ma sécurité pour un emploi de rêve? ».

8- Psychologie du succès professionnel

Businesswoman greeting other executives.

Les gens qui ont du succès dans leur carrière savent ce qu’ils veulent. Ils sont conscients non seulement de leurs besoins sur les plans personnel et professionnel, mais aussi de leur juste valeur sur le marché du travail.

Ils savent quand il est temps de laisser ses vieux souliers pour aller vers un nouveau défi. Lorsqu’ils se sont fixé un objectif, ils sont déterminés. Ils savent prendre des décisions fermes et ne font pas semblant de partir ni de chercher un poste. Ils ne se sentent pas coupables d’avancer parce qu’ils savent que chacun doit trouver sa place dans le monde du travail et que tout évolue.

Sachez donc partir de manière élégante. Passé l’inconfort et l’adaptation du début, il est fort peu probable que vous le regrettiez.